“L'enfant intérieur blessé continue d'agir et de contaminer nos vies d'adulte.” John Bradshaw
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Je m'appelle Eliot et chaque semaine, je te partage mon expérience et mes trouvailles autour de sujets comme l'authenticité, la créativité, la relation avec soi -même et les autres, ou encore comment développer et maintenir une forme de clarté intérieure.
Je suis très heureux de t'avoir ici.
Avant de me lancer dans cette lettre, petit rappel que mon Mentorat :
“Active ton Mode Créateur”en 1:1 est maintenant ouvert.
Tu peux réserver un premier appel découverte gratuit pour comprendre tes besoins et voir comment je peux t’accompagner. Je te donne plus d’infos à la fin de cette lettre, en post-scriptum.
Allez, on se lance.
Aujourd'hui je voudrais te parler de mon désir frénétique d'être libre et indépendant.
Un désir impossible à satisfaire de par mon attirance compulsive pour la dépendance.
Tiré d'un côté et de l'autre, j'étais pris au piège.
J'ai toujours eu le besoin de me sentir en contrôle, de sentir que je pouvais faire mes propres choix sans avoir à demander la permission à qui que ce soit.
Quitte à manipuler mon entourage pour arriver à mes fins.
Ce n'étaient pas des comportements conscients bien sûr, mais j'avais une part de moi qui savait très bien ce qu'elle faisait.
Ça a commencé très jeune, je n'avais pas encore 10 ans que je voulais secrètement gagner mon indépendance.
Comment un enfant de cet âge voudrait-il absolument se retrouver seul livré à lui-même, dans le but de faire ses propres choix ?
Peut-être parce que le sentiment de dépendance aux adultes, inévitable à cette période de la vie, l'empêchait d'exprimer tout ce qu'il avait à dire.
Pas forcément qu'avec les mots, mais aussi par le corps, les actions, les choix, les émotions, les pensées, tout ce qui se passe dans son monde intérieur...
Cette part de moi enfant m'a suivi en grandissant, il est resté à mes côtés dans le but de continuer à m'aider et me protéger.
Il a développé à l'époque un certain nombre de mécanismes de défense pour éviter de trop souffrir de ne pas pouvoir vraiment être soi-même.
Et il s'est dit que c'était une bonne idée de maintenir ces systèmes de défense en place tant qu'il ne trouverait pas un sentiment stable de sécurité.
Alors me voilà au début de ma vingtaine, 15 ans plus tard, avec les mêmes réactions et comportements d'un enfant de 8 ans.
Ce qui faisait sens pour lui, un petit être vulnérable de 2004, ne faisait pourtant plus sens pour le moi de 2019, un jeune adulte responsable et indépendant.
C'est comme si ce petit enfant intérieur était resté figé dans le passé.
Tu as peut-être déjà entendu parler de la théorie de l'enfant intérieur : ce petit toi qui te suit de très près dans ta vie d'adulte.
Et bien très souvent (presque tout le temps), cet enfant porte avec lui des blessures dont les plaies ne sont pas encore cicatrisées.
Je préciserais même, dont les plaies n'arrivent pas à se cicatriser. C'est ton job en tant qu'adulte de l'aider à guérir pour qu'il n'agisse plus contre toi, mais pour toi.
La première étape indispensable à ce processus c'est déjà de croire qu'il existe bel et bien en toi cet enfant intérieur qui tient les rênes de temps à autres.
Et c'est ça dont je vais te parler dans cette lettre.
Quand j'étais petit, je voulais être grand.
Je me rappelle avoir 6/7 ans, et être en colère à chaque fois qu'on m'appelait :
le gamin, le gosse ou le petit...
Je ne me sentais pas respecté par les adultes.
Je trouvais d'ailleurs que de manière générale les adultes avaient une forme de supériorité envers les enfants.
Ce que je ne comprenais pas.
On est peut-être plus petit en taille et vulnérable mais en aucun cas inférieur.
Ton expérience et ton vécu ne te rend pas supérieur aux enfants.
Au contraire, les enfants ne sont pas assez pris au sérieux.
On ne les écoute pas assez, on ne les laisse pas assez s'exprimer.
On les prend pour des petits adultes, pas encore assez mature pour avoir leur mot à dire, alors qu'ils sont en réalité de petits êtres de lumière.
Je te l'accorde, ils sont la plupart du temps incapables de faire sens du monde complexe des adultes, mais leur intuition, leur connexion directe avec leur créativité, l'interminable flot de curiosité qui déferle de leur monde intérieur est précieux et puissant.
La contrepartie de cette force créative et intuitive, c'est une très grande vulnérabilité.
Ils n'ont pas encore de carapace pour se défendre de la dangerosité du monde.
S'ils se blessent, c'est leur être tout entier qui s'abîme.
C'est pour cette raison qu'ils ont besoin des adultes pour survivre.
Et c'est par l'amour et l'attachement qu'ils peuvent trouver refuge chez les plus grands.
Mais cette nécessité à leur survie est à tout double tranchant.
Les adultes ont peut-être développé leur carapace et ont la capacité de se protéger, mais ça ne veut pas dire qu'ils ne sont pas blessés à l'intérieur.
C'est d'ailleurs dans les relations les plus intimes que ces parts blessées des adultes s'expriment avec le plus d'intensité.
D'un partenaire à un autre. D'un parent à son enfant.
Le cercle vicieux des enfants blessés
"Le trauma, ce n'est pas ce qui t'arrive, mais ce qui se passe en toi à cause de ce qui t'arrive". Gabor Maté
C'est dans ces liens d'attachement émotionnel avec les adultes, eux-mêmes blessés sous leur carapace, que les enfants vont être blessés à leur tour.
Peut-être que ces blessures sont inévitables après tout et qu'elles font partie du processus normal de développement chez les humains.
Je me souviens d'avoir fait mon petit baluchon un bon nombre de fois étant petit et tenté de partir vivre seul sur les routes.
Je faisais mon petit sac, je prenais quelques vivres, et c'était parti pour l'aventure.
Enfin surtout j'allais jusqu'au bout de ma route de campagne en jetant un œil toutes les 30 secondes derrière mon dos pour voir si mes parents avaient décidé de venir me chercher par la peau des fesses.
Je cherchais l'attention pour essayer de faire comprendre aux plus grands que je n'étais pas content.
Mais pas content de quoi ?
Pas content de ne pas recevoir l'attention et la présence dont j'avais besoin.
Pas content de ne pas voir mes émotions et mes ressentis reconnus et acceptés.
Pas content de ne pas me sentir complètement en sécurité.
Chaque enfant de cette planète a ces besoins fondamentaux, et chaque enfant de cette planète ne les reçoit pas de manière parfaitement harmonieuse et structurée durant toute la durée de leur enfance.
Ça va peut-être en fâcher quelqu'un de prendre conscience que l'enfance parfaite n'existe pas.
Tu n'as pas besoin d'avoir vécu un événement précis traumatisant très grave pour que ton enfant intérieur se retrouve blessé dans ta vie d'adulte.
Dr Gabor Maté différencie deux types de trauma :
ceux avec un grand "T", qui correspondent à un ou des événements très graves et douloureux dans ton passé, et ceux avec un petit "t", qui sont invisibles et se créent dans la relation continue entre notre monde intérieur et le monde extérieur.
Ici tu l'auras peut-être compris, je parle principalement des traumas avec un petit "t".
Ceux qui existent dans l'invisible du quotidien.
Une fuite impossible
Devenir un adulte était ma solution miracle pour être enfin libéré de la dépendance forcée de mon enfance.
La théorie de l'enfant intérieur m'a aidé à faire sens de cette fuite impossible dans laquelle je m'étais lancé.
Il existe ce qu'on appelle des archétypes d'enfant intérieur blessé.
Il y en aurait 7, ils décrivent les différents mécanismes de protection développés par l'enfant pour voir ses besoins d'être vu, entendu et aimé inconditionnellement comblés.
Je ne vais pas rentrer dans le détail pour chacun d'entre eux, ce serait un peu long pour cette lettre, mais je vais te donner un petit résumé :
Le soignant - Sa valeur et sa sécurité ou son amour dépendent de sa capacité à répondre aux besoins des autres, au détriment des siens.
Le perfectionniste - Sa valeur est liée à ses réalisations, à son succès ou à la validation externe.
Le sous-accomplisseur - Il a appris qu'il était plus sûr de rester discret, d'éviter l'attention ou de ne jamais réaliser pleinement son potentiel.
Le sauveur - Il tente compulsivement de "sauver" les autres, souvent en essayant de guérir ses propres blessures non résolues en résolvant les problèmes de quelqu'un d'autre.
L'âme de la fête - A appris à extérioriser son bonheur et à toujours présenter une façade joyeuse et extravertie, souvent pour masquer une douleur plus profonde, de l'anxiété ou des sentiments d'insuffisance.
Le yes-man - A énormément de mal à dire "non" et acceptera presque tout ce qui lui est demandé, même à ses propres dépens.
L'adorateur de héros - Il cherche des figures externes pour obtenir des conseils, de la validation et un sens de la direction, plutôt que de faire confiance à sa propre autorité intérieure.
Si tu veux avoir un peu plus de détails sur chacun de ces archétypes, une petite recherche Google devrait suffire.
C'est toujours un peu la même chose avec ces systèmes qui permettent de cartographier la psychologie humaine, rien n'est jamais binaire et figé.
On a sûrement tous un peu des 7 archétypes qui vivent en nous, mais un ou plusieurs d'entre eux prennent le dessus.
Pour moi ce sont les archétypes du sauveur et du sous-accomplisseur qui définissent principalement les blessures de mon enfant intérieur.
Ce sont les comportements associés à ces blessures qui ont développé en moi ce besoin de fuir mon enfance, de trouver la liberté en tant "qu'adulte indépendant".
Seulement mon enfant intérieur dit "le sauveur", n'allait pas me laisser tranquille le jour de mes 18 ans.
Je continuais à créer des situations dans lesquelles je me retrouvais dépendant des personnes qui m'entouraient. Comme si c'était mon destin de sauver les autres pour pouvoir me sauver.
C'était la situation familière dans laquelle j'avais grandi, et ce n'était pas en m'éloignant du cocon familial que les choses allaient changer.
Les blessures inconscientes de ton enfant intérieur sont plus fortes que ce que tu désires consciemment.
Tant que cet enfant ne sera pas rassuré et en sécurité (même à l'intérieur de toi), tu continueras à vivre en boucle ce qu'il estime être rassurant et nécessaire à ta survie.
Commence par croire qu'il existe
"L'enfant intérieur fait partie de toi, mais ce n'est pas tout toi". Nicole LePera
La première étape est toujours de devenir plus conscient.
Peut-être qu'en lisant cette lettre, tu as eu un sentiment de refus ou de déni sur le fait qu'un enfant intérieur vit à l'intérieur de toi, et puisse continuer à diriger ta vie dans le monde des adultes.
C'est normal.
Cette théorie peut paraître un peu folle pour certains, et venir attaquer la part logique de ton cerveau, celle qui trouve des justifications cohérentes et terre-à-terre du pourquoi tu te comportes de telle ou telle façon.
C'est une résistance compréhensible mais qu'il faut surmonter pour permettre à ton enfant intérieur de guérir.
Il n'y a rien de plus mature que de reconnaître et d'accepter qu'un enfant intérieur existe en toi.
Ça va te permettre d'approcher avec compassion les raisons pour lesquelles les adultes se retrouvent à répéter encore et toujours les mêmes schémas destructeurs.
De passer du fait de te blâmer et te mépriser pour ces blocages, à les approcher avec bienveillance et compassion.
Et bien sûr de guérir la cause de ces blocages, et non d'essayer par tous les moyens (comme la fuite) de les faire disparaître.
1- Observe-le en action
Ce n'est pas seulement de retourner dans tes souvenirs, c'est devenir le témoin de tes réactions automatiques, de tes déclencheurs émotionnels, des schémas répétitifs qui ne t'aident pas aujourd’hui. Et de le faire par curiosité et non dans la critique.
2- Faire le lien avec ton passé
Fais les connexions entre ces réactions que tu observes et ton expérience en tant qu'enfant. Ça permet de comprendre que ces réactions ne sortent pas de nulle part mais sont bien dans la continuité de tes expériences passées.
Une question simple à te poser : qu'est-ce qui s'est passé dans mon enfance qui pourrait me faire réagir comme ça aujourd'hui ?
3- La "re-parentalisation"
Approche cet enfant intérieur avec compassion et compréhension. De la même manière qu'un parent aimant et attentionné parlerait à son enfant. Tu valides son existence, ce qu'il a vécu et sa manière de se protéger à l'époque, même si tu sais intellectuellement qu'aujourd'hui cette époque est révolue.
Aujourd'hui, je parle à mon enfant intérieur "le petit sauveur",
et je le rassure dans le fait que prendre ce rôle à une époque faisait sens et que ça lui a permis de survivre, mais dorénavant je ne suis plus aussi vulnérable et que cette forme de protection n'est plus nécessaire et même destructrice.
Et je sens que ça le calme, qu’il écoute, et que progressivement il baisse un peu la garde.
Je reviendrai sur le sujet de l’enfant intérieur dans de futures lettres.
C'est tout pour moi cette semaine, j'espère que cette lettre t'a plu.
Si c'est le cas n'hésite pas à la partager et à t'abonner si ce n'est pas déjà fait.
Je te dis à la semaine prochaine,
Eliot
PS :
Les portes de mon Mentorat “Active ton Mode Créateur” en 1:1 sont ouvertes.
L’objectif principal :
développer une perspective de “Créateur” sur ta vie et ton quotidien.
Je souhaite te transmettre les outils créatifs nécessaires pour t’aider à surmonter les comportements limitants, les blocages, les peurs… tout ce qui t’empêche d’accéder à ton plein potentiel créateur.
Je veux que tu sois capable de créer une vie alignée avec tes besoins uniques et tes objectifs, personnels comme professionnels.
Autrement dit, aborder qui tu es, et ta vie, comme une création artistique, non figée dans un “cadre”, mais en constante évolution.
Si cette courte description te parle et que tu es intéressé·e, n’hésite pas à répondre à ce mail ou à m’envoyer un message privé sur Instagram pour en savoir plus et réserver un appel découverte gratuit pour faire connaissance.